Chouette c’est l’été !

Par Claire Le Meur, DG chez Blue Bees.

Le solstice d’été (21 juin) marque le début de l’été… C’est le jour de la fête de la musique (créée en 1982 par le ministre Jack Lang) mais aussi le jour le plus long de l’année !

Au fait, c’est quoi le solstice ?

Comme vous le savez, la Terre tourne sur elle-même mais aussi autour du soleil. Cette rotation dure une année, avec un axe de rotation légèrement incliné qui a pour conséquence de faire varier notre distance au soleil. L’inclinaison vers le soleil, dans l’hémisphère nord, atteint son maximum en été. Le soleil chauffe davantage car les rayons sont plus rasants d’où la saison estivale. Les jours « rallongent » jusqu’au solstice d’été : le jour où l’hémisphère nord est le plus proche du soleil.
Ce fameux solstice donne lieu, depuis la nuit des temps, à de nombreuses célébrations dans le monde entier, trainant dans son sillage de nombreuses superstitions…

Les Celtes, les Perses et les Babyloniens, par exemple, rendaient un culte spécial au soleil et invoquaient le dieu de la moisson pour que la fin de l’été soit synonyme de bonnes récoltes. Cours d’eau et collines se voyaient alors hérissés de feux pour rendre hommage au solstice.

Fête païenne à l’origine, reprise par la tradition judéo-chrétienne, la fête de la Saint-Jean continue, quant à elle, de lier le solstice d’été à Jean Le Baptiste (prédicateur juif qui aurait, selon l’Évangile de Luc, baptisé Jésus de Nazareth, son cousin).  Cette fête donne lieu aux feux de la Saint-Jean qui flamboient toujours en France le 24 juin dans de nombreuses régions, quoique la tradition ait tendance à se perdre.

À Paris, les derniers feux de la Saint-Jean datent de l’ancien régime. Était alors dressé en place de Grève (Place de l’Hôtel de ville de nos jours) un bûcher que le Roi, entouré de toute sa cour, enflammait, ainsi que nous le raconte l’historien du XIXème, Jacques-Antoine Dulaure, s’agissant de Charles IX : « Au milieu de la place de Grève était placé un arbre de soixante pieds de hauteur, hérissé de traverses de bois auxquelles on attacha cinq cents bourrées et deux cents cotrets ; au pied étaient entassées dix voies de gros bois et beaucoup de paille. Cent vingt archers de la ville, cent arbalétriers, cent arquebusiers, y assistaient pour contenir le peuple. Les joueurs d’instruments, notamment ceux que l’on qualifiait de grande bande, sept trompettes sonnantes, accrurent le bruit de la solennité ; les magistrats de la ville, prévôt des marchands et échevins, portant des torches de cire jaune, s’avancèrent vers l’arbre entouré de bûches et de fagots, présentèrent au roi une torche de cire blanche, garnie de deux poignées de velours rouge ; et Sa Majesté, armée de cette torche, vint gravement allumer le feu ».

Louis XIV fut le dernier Roi de France à allumer le feu de la Saint-Jean.

La fête de la Saint-Jean n’avait pas que ses feux : les cendres des feux de la Saint-Jean préservaient par exemple de la foudre et des orages. On disait alors, de celui qui se couchait tard « Il est allé ramasser un charbon de Saint-Jean » – ces charbons étaient supposés renfermer toutes sortes de propriétés merveilleuses. Pour les amoureux, le fait de sauter par-dessus le feu garantissait que leur amour dure toute l’année. La Saint-Jean avait aussi ses herbes qui, cueillies le matin, pieds nus, avec un couteau d’or, donnaient le pouvoir de chasser les démons et de guérir la fièvre – parmi ces herbes, la verveine, plante sacrée des Celtes.

En Angleterre, à Stonehenge, des milliers de personnes se retrouvent toujours lors du solstice d’été pour assister au lever du soleil. Cet énigmatique cercle de mégalithes se retrouve alors précisément aligné avec le soleil levant et le soleil couchant et le solstice y est célébré depuis des milliers d’années.

Dans la basilique de Vézelay, en France, un chemin de lumière se dessine dans l’édifice à cette même période de l’année…

En Pologne, Ukraine, Biélorussie et d’autres pays de l’Europe de l’Est, c’est la fête d’Ivan Kupala qui donne lieu à des réjouissances au cours desquelles on saute au-dessus des feux de joie – une célébration traditionnelle de l’amour qui remonte, elle aussi, à des milliers d’années.

Du côté des Alpes autrichiennes, la tradition remonte au Moyen-Âge : les feux allumés en haut des cimes et sur les pistes, lorsque la nuit tombe, embrasent le ciel de façon tant surprenante que magique.

Au Caire, en Egypte, le soleil du solstice d’été se couche très exactement entre Khéops et de Kephren, les deux principales pyramides, sur le plateau de Gizeh. Mieux encore : Le Sphinx, entre les deux pyramides, reproduit le hiéroglyphe « horizon ». Il paraît difficile d’imaginer que tout ceci ne soit qu’une coïncidence…

Si l’on remonte vers le nord de l’Europe, on trouvera, en Suède, lors du solstice d’été, de nombreux festivals assez féériques, tournés autour de la danse et du chant avec des Suédoises arborant couronnes de fleurs et robes blanches pour la Midsommar.

Aussi, si vous n’avez pas eu le loisir d’aller écouter un concert au fil des rues, il vous reste de nombreuses manières de célébrer l’arrivée de l’été !

Photo de couverture © Claire Le Meur