11 Juin Avis de grand bug sur la météo…
Par Claire Le Meur, DG chez Blue Bees.
Vous avez certainement remarqué comme moi que, ces derniers temps, alors qu’étaient annoncés averses et nuages, vous pouviez ranger le parapluie car un grand soleil inondait finalement la journée (enfin, surtout, si vous habitez à Lyon plutôt qu’à Paris 😉).
Comment expliquer ces mystérieux revirements météorologiques ?
La faute à la Covid-19, une fois encore…
En effet, avant la pandémie, 80% des prévisions météo étaient fiables à six jours.
Depuis, il est extrêmement complexe, pour les météorologistes de fournir des prévisions fiables à plus de trois jours…
Pourquoi ?
Ce manque de fiabilité s’explique en grande partie par la chute du trafic aérien depuis mars 2020.
Si les oiseaux migrateurs – qui partagent avec les avions l’espace aérien et au sol pour atterrir, se reposer, se ravitailler et s’envoler – sont heureux de cette situation, il n’en est pas de même pour les météorologistes…
Quel rapport entre les avions et la météo, me direz-vous ?
En fait, les prévisions météo sont établies de plusieurs manières : satellites météorologiques, ballons-sondes gonflés à l’hydrogène et expédiés à 30 km du sol, capteurs sur des navires en mer… et collecte de données grâce aux avions de ligne. C’est précisément là que le bât blesse : Les avions de ligne s’avèrent être les sentinelles de la météo… Or le trafic aérien s’étant effondré de 66% en 2020, il a entraîné dans sa chute les prévisions météo !
Depuis 2001, l’association des services météorologiques européens (Eumetnet) assure pour l’Europe, au sein du projet Amdar (Aircraft Meteorological Data Relay) lancé en 1995 par l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale), la collecte et le contrôle des données des compagnies volontaires. Pour enrichir leurs données sur l’état de l’atmosphère en altitude, les météorologistes utilisent des capteurs embarqués sur les avions afin de mesurer pression, température et vent. Ces mesures sont réalisées toutes les dix secondes en phase de décollage ou d’atterrissage.
Pas de décollage, pas d’atterrissage, pas de mesure…
En temps normal, 700.000 observations de haute qualité sont fournies chaque jour… Avec la baisse du trafic aérien, les algorithmes délivrés par les avions sont moins nombreux et les prévisions en conséquence moins fiables…
La Covid-19 a donc un réel impact sur la météo. Aussi paraît-il sage de prévoir un plan B si vous envisagez une barbecue party dans dix jours … en attendant la reprise normale du trafic aérien !